Espace emploi
Publiée le 03/11/2025, modifiée le 03/11/2025
Les recherches développées par l’UMR Agroécologie de l’INRAE de Dijon (https://www6.dijon.inra.fr/umragroecologie) visent à progresser dans notre connaissance des interactions biotiques (en particulier plantes-plantes) au sein des agrosystèmes afin de concevoir des systèmes de culture innovants respectueux de l’environnement. Elles visent à répondre à deux enjeux majeurs qui sont (1) analyser, comprendre et agir sur les interactions et régulations au sein des communautés à différentes échelles spatiales et temporelles et (2) proposer des systèmes de culture innovants permettant d’assurer une production agricole de qualité, en quantité suffisante, tout en respectant la qualité de l’environnement.
Dans le contexte de la nécessaire réduction de la dépendance des systèmes de culture aux herbicides, la diversification temporelle et spatiale de ces systèmes représente un levier majeur pour réguler les adventices. Cette diversification peut se faire via l’implantation de couverts permanents au sein de cultures de rente. Les couverts permanents sont des plantes de service installées dans une culture ou son interculture et qui sont maintenues au-delà d’un cycle cultural. Ces couverts sont le plus souvent des légumineuses pérennes pour limiter la compétition (notamment pour l’azote) mais aussi pour les services qu’elles apportent (e.g. fixation de l’azote atmosphérique). Installé en avance, maintenu sur une longue période (et un fort potentiel de croissance pendant l’interculture dans le cas des cultures de rente annuelles), le couvert permanent est susceptible d’avoir un effet suppressif plus important sur les adventices que ne l’ont les couverts annuels d’interculture. En fonction de leur développement, ils peuvent néanmoins entrer en compétition avec la culture de rente, affectant potentiellement sa productivité. La réussite de cette pratique suppose donc de faire les bons choix techniques (espèces, densités, période de semis) et la mise en place de stratégies de gestion adaptées (fauche, pâturage, etc.). À ce jour, les connaissances sur l’implantation et la gestion des couverts permanents demeurent limitées dans toutes les filières. Par ailleurs, les objectifs poursuivis par les agriculteurs et agricultrices lors de leur adoption restent encore peu documentés. Ces objectifs peuvent inclure la régulation des adventices et des ravageurs, la protection contre l’érosion ou encore l’amélioration de la fertilité des sols. La hiérarchisation de ces finalités, ainsi que les freins spécifiques à chaque filière, constituent des éléments clés à mieux caractériser afin d’évaluer le potentiel agronomique et environnemental de cette pratique, et d’identifier les freins et opportunités à leur mise en oeuvre.
Ce stage s’inscrit dans le cadre du projet de recherche PARAD (https://umr-agroecologie.dijon.hub.inrae.fr/recherche/projets-emblematiques/parad), financé par le plan PARSADA, qui vise à identifier des alternatives à l’utilisation d’herbicide pour réguler les adventices. Ce stage bénéficiera du large réseau de collaborateurs et collaboratrices, impliqués dans ce projet (150 personnes de 36 entités différentes, issues de la recherche, des instituts techniques et du monde agricole).
Les objectifs du stage sont doubles :
(1) Comprendre quels sont les freins et leviers à l’implantation des couverts permanents en grandes cultures, viticulture et arboriculture : est-ce que les freins sont les mêmes selon les filières ? Est-ce que les objectifs des agriculteurs et agricultrices diffèrent en ordre de priorité selon les filières ?
(2) Caractériser les pratiques d’implantation et de gestion des couverts permanents dans ces trois filières à travers une diversité de situation de production (e.g. pédoclimat)
Description du travail qui sera mené
Le travail sera mené selon les étapes suivantes :
(1) Revue de la littérature scientifique et technique sur les enquêtes existantes sur les couverts permanents et sur leurs intérêts
(2) Elaboration d’une grille d’entretien sur les freins et leviers à l’implantation de couverts permanents, ainsi que la caractérisation de leur gestion (du semis à leur destruction)
(3) Diffusion de l’enquête auprès d’un réseau d’agriculteurs et agricultrices mettant en place cette pratique
(4) Réalisation d’enquêtes en présentiel auprès d’agriculteurs et agricultrices
(5) Analyse de données des résultats d’enquête
(6) Rédaction du rapport de stage
Qualités requises :
L’étudiant.e devra avoir une bonne rigueur scientifique, un sens de l’écoute, une curiosité et de bonnes qualités relationnelles. Une connaissance approfondie des pratiques agronomiques de l’une de ces 3 filières est un plus. Des compétences en analyse de données sous R sont nécessaires. La détention du permis B est un plus, sans être obligatoire.
Encadrement et contact :
• Encadrement : Stéphane CORDEAU et Marie-Charlotte BOPP
• Contact : marie-charlotte.bopp@agrosupdijon.fr ; 03.80.77.27.74
Conditions matérielles :
• Lieu : INRAE, UMR1347 Agroécologie, 17 rue Sully, 21 065 Dijon cedex
• Dates : 01/03/2026 au 31/08/2026 (flexibilité de quelques semaines possible)
• Indemnités : 4,05 €/h (35 h/semaine), et accès au self INRAE le midi à tarif réduit
Candidature
CV et lettre de motivation à envoyer par mail avant le 30 novembre aux deux adresses : stephane.cordeau@inrae.fr ; marie-charlotte.bopp@agrosupdijon.fr
Rémunération : Indéfini K € /an
Télétravail: Non spécifié
